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Marcel Proust

L'ombre du vent de Carlos Luis Zafon (2001)

Publié le 31 Mars 2010 in Regards sur une oeuvre

Barcelone, été 1945. Daniel Sempere est un jeune garçon de dix ans lorsque son père, un libraire dont la femme est morte dans les derniers temps de la guerre civile espagnole, le mène dans un endroit au nom tout aussi funeste qu’énigmatique : le Cimetière des livres oubliés ; lieu étrange où reposent des milliers de livres tombés dans l’oubli. Comme le veut la tradition, quiconque pénètre pour la première fois dans ce cimetière singulier se voit offrir la chance de choisir un livre et de l’adopter afin qu’il ne disparaisse pas et reste toujours vivant. Daniel déambule alors au hasard à travers les nombreuses étagères, conscient des richesses infinies que renferment tous ces livres, et porte son choix sur un livre (à moins que ce ne soit le livre lui-même qui ait porté son choix sur Daniel…) relié en cuir lie-de-vin situé à l’extrémité d’une rangée. Il s’agit de L’ombre du vent, écrit par un certain Julian Carax. De retour à la librairie familiale, Daniel s’empresse de le lire. Et, il n’est pas déçu, bien au contraire, puisqu'il le lit d’une traite. Jamais encore un livre ne l’avait ainsi passionné et lui avait procuré une telle satisfaction. Décidé à lire tous les autres livres de Julian Carax, il demande à son père de les lui procurer. Mais, son père ne connaît pas cet auteur et il s'avère que l’éditeur du livre n’existe plus. Il lui conseille de s’en remettre à Gustavo Barcelo, un libraire dont l’érudition n’est plus à démontrer. S’en suit le début d’une quête au cours de laquelle Daniel va découvrir les mystères qui entourent Julian Carax et son oeuvre littéraire, le tout sur fond de belles et étranges histoires d'amour...

 

Best-seller dans le monde entier paru en 2001, ce roman de l’écrivain espagnol (catalan pour être plus précis) Carlos Ruiz Zafon, n’est pas un chef d’oeuvre de la littérature contemporaine. Il ne sert à rien d’y chercher des clés de compréhension de notre monde ou des amorces de réflexion sur des grandes thématiques étant donné que ce roman n’a pas vocation à sonder la société ou l’âme humaine en profondeur. Il serait aussi vain d’attendre de ce roman la découverte d’une écriture précieuse. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’il faut bannir ce roman de votre bibliothèque. Ne commettez surtout pas cette erreur funeste ! Il est certain que si vous êtes à la recherche d’un livre profond, d’un livre de réflexion, remettez cette lecture à plus tard. Elle vous semblerait trop futile et légère. Toutefois, elle vous conviendra parfaitement si votre désir le plus cher est de vous évader de votre quotidien (par exemple de vos révisions de droit de l’Union européenne…).

Dans cette perspective, ce roman vous paraîtra impressionnant à plus d’un titre. Il faut de prime abord noter que l’histoire tient en haleine le lecteur. Ce dernier va de rebondissements en rebondissements. La réflexion que fait Daniel au début du roman à propos de L’ombre du vent rédigée par Julian Carax, à savoir que ce livre est un roman gigogne, où chaque nouvelle révélation en induit d’autres, pourrait tout à fait s’appliquer à L’ombre du vent écrite par Carlos Luis Zafon. Carlos Luis Zafon sait maintenir le suspens. A peine le lecteur a-t-il commencé à parcourir les pages de ce roman qu’il est embarqué par une intrigue dont il lui sera difficile de se défaire. Voici un autre point commun avec le roman de Carax : en lisant ce livre, les minutes et les heures glissent comme des mirages. Difficile de ne pas résister à l’envie de dévorer ce roman en quelques jours. Et ce d’autant plus qu’il vous emporte dans un décor inconnu, qui n'en est pas moins attirant.

Ce roman se déroule effectivement à Barcelone, ville que l’auteur ne manque pas de décrire et notamment son côté médiéval et gothique. Mais, ce ne sont pas ces descriptions de la capitale de la Catalogne qui vous feront à mon sens le plus vous évader. Elles ne m’ont pas donné envie pour ma part de découvrir cette cité. En revanche, l’époque à laquelle se passe l’histoire est très intéressante. Daniel (et le lecteur par la même occasion) découvre les séquelles que la guerre civile espagnole (1936-1939) a laissées dans la société d’après guerre. Il évolue dans une Espagne au passé lourd, dans une Espagne divisée ; division qui s’exprime à travers les personnages du clochard savant Firmin Romero de Torres et du lugubre inspecteur Fumero. Et, dernier élément du décor, le côté fantastique du roman ne pourra que vous séduire. Dès le tout début du roman, vous êtes embarqué dans un monde fantastique, celui du Cimetière des livres oubliés, qui rappelle d'ailleurs la forêt des hommes-livres dans le film de François Truffaut Fahrenheit 451. Le fantastique transcende l’histoire, mais toujours avec légèreté pour faire en sorte que l’ensemble du roman demeure crédible.

L’ombre du vent est un roman idéal pour fuir l’ici et maintenant. Carlos Luis Zafon fait preuve d'une très grande imagination et nous livre un récit très bien construit. L’histoire, qui mêle enquête policière et histoires d’amour avec en toile de fond le monde des livres, est très prenante et extrêmement bien menée. Vous passerez à coup sûr un excellent moment.


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C
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Vous êtes cordialement invité à visiter mon blog.<br /> <br /> Description : Mon Blog(fermaton.over-blog.com), présente le développement mathématique de la conscience humaine.<br /> <br /> La Page No-10: E=MC2 !<br /> <br /> DE PLATON OU D'EINSTEIN ?<br /> <br /> Cordialement<br /> <br /> Clovis Simard<br /> <br /> <br />
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