Ce jeudi 21 janvier 2010, Jacques Martin nous a quittés.
A ceux qui penseraient que je suis devenu fou, Jacques Martin étant mort pour eux depuis bien des années, je tiens à faire remarquer que le Jacques Martin qui est mort aujourd'hui n'est pas le célèbre présentateur de l'"école des fans" - qui lui, il est vrai, est mort depuis déjà plusieurs années.
Il s'agit de l'autre Jacques Martin. Celui qui était un grand dessinateur de bandes dessinées.
Je l'ai rencontré une fois dans ma vie, au Festival de la bande dessinée d'Angoulême. J'étais alors un enfant. Je me souviens d'un homme âgé qui parlait peu et qui dédicaçait ses BD avec calme. Mais il n'est pas impossible que je confonde ce souvenir d'un vieil homme avec celui d'un autre dessinateur. Je l'avoue : j'ai la mémoire qui flanche, comme Jeanne Moreau. Je me souviens toutefois parfaitement qu'il m'avait dédicacé une BD des aventures d'Alix. Et oui, le célèbre blondinet qui traverse l'Egypte, la Grèce et la Rome antiques est né dans l'imagination de Jacques Martin. A l'époque, j'adorais lire des BD.
Longtemps je fus un grand lecteur de bandes dessinées. Elles ont bercé mon enfance et mon adolescence.
Aujourd'hui, je préfère les romans aux BD, Dürrenmatt à Hergé. Mais, cela ne veut pas dire pour autant que je n'en lis plus. Point du tout ! Récemment par exemple, j'ai commencé à lire le dernier tome des aventures d'Astérix le Gaulois. Et ce fut un régal ! On ne perd jamais son âme d'enfant (du moins je l'espère...).
Et, l'été dernier, j'ai aussi lu plusieurs BD, plusieurs aventures du journaliste Guy Lefranc dessinées par un certain Jacques Martin.
Entre la rédaction d'un mémoire et la monotonie de la vie
estivale, il me paraissait vitale de m'évader un peu de l'ici et maintenant pour visiter d'autres lieux, d'autres espaces. Pour ce faire, j'ai souvent recours à la lecture de romans. Mais, cette
fois-là, je n'en avais aucunement envie. C'est alors que, flânant dans un hypermarché de la région moulinoise, j'ai trouvé un recueil comprenant trois aventures de Guy Lefranc. Les dessins me
plaisaient, ce que j'avais pu lire dans les bulles me prommettait de belles aventures aux quatre coins de la planète, j'achetais donc ce recueil pour une somme vraiment modique. Et, je ne fus pas
déçu. J'ai dévoré ces aventures. J'adorais la précision des dessins ainsi que la trame des histoires qui faisait de la BD un véritable thriller. D'excellents dessins et de remarquables scénarios
: que demander de plus ? Ainsi, j'ai suivi le journaliste Lefranc en Suisse alors qu'il devait sauver l'humnaité d'un virus mortel. J'ai eu plaisir à aller en Norvège puis aux Etats-Unis pour
voir comment Lefranc allait contrecarrer une menace inflationniste qui pesait sur l'économie américaine. Et puis, j'ai également pu découvrir des lieux de sciences fictions, des sortes de mondes
parrallèles, voire de remonter le cours de l'Histoire. Ou tout simplement, ai-je eu la joie d'assister à la renaissance de la momie bleue en Egypte.
Lefranc, c'est l'évasion garanti. Même s'il est vrai qu'il est
agaçant : il sait tout, pratique tous les sports, sait manier toutes les armes, conduire tout ce qui peut être conduit par un homme, a une belle gueule et est un grand blond aux yeux bleus. Un
vrai super héros ! Heureusement que Jean-Jean, le jeune garçon qui accompagne Lefranc, est là. Certes il est très beau, mais, il nous ressemble plus ! Il est beaucoup plus candide, plus
prudent...bref plus "humain"... Et en plus, gage de son caractère plus humain, il peut éprouver des sentiments pour d'autres personnages. Il lui arrive de tomber amoureux de femmes, ce qui n'est
pas le cas de Lefranc. L'univers des aventures de Lefranc est très masculin. Trop masculin. Et aussi trop manichéen. Contexte de la guerre froide oblige, le monde dans lequel évoluent
Lefranc et Jean-Jean est coupé en deux. Eux, ils se trouvent dans le camp des "gentils", le camp américain, tandis que le méchant Borg, qui apparaît dans presque toutes las aventures de
Lefranc (comme Olrik dans celles de Blake et Mortimer), est du côté de ces supposés "horribles" soviétiques. On est avant tout le fils de son époque...
Mais, c'est justement grâce à toutes ces particularités, plutôt énervantes, des aventures de Lefranc que l'on aime ces aventures ! Il y a un tel décalage (qu'il soit historique ou caractériel) que l'on se sent partir ailleurs, vers de nouveaux horizons.
But atteint. Merci Jacques Martin.
Je sais déjà que ce soir, de retour chez moi, je vais m'empresser de lire une nouvelle aventure de Guy Lefranc,La grande menace, qui trône depuis des mois dans la bibliothèque de mon spartiate studio estudiantin lyonnais...
A ceux qui penseraient que je suis devenu fou, Jacques Martin étant mort pour eux depuis bien des années, je tiens à faire remarquer que le Jacques Martin qui est mort aujourd'hui n'est pas le célèbre présentateur de l'"école des fans" - qui lui, il est vrai, est mort depuis déjà plusieurs années.
Il s'agit de l'autre Jacques Martin. Celui qui était un grand dessinateur de bandes dessinées.
Je l'ai rencontré une fois dans ma vie, au Festival de la bande dessinée d'Angoulême. J'étais alors un enfant. Je me souviens d'un homme âgé qui parlait peu et qui dédicaçait ses BD avec calme. Mais il n'est pas impossible que je confonde ce souvenir d'un vieil homme avec celui d'un autre dessinateur. Je l'avoue : j'ai la mémoire qui flanche, comme Jeanne Moreau. Je me souviens toutefois parfaitement qu'il m'avait dédicacé une BD des aventures d'Alix. Et oui, le célèbre blondinet qui traverse l'Egypte, la Grèce et la Rome antiques est né dans l'imagination de Jacques Martin. A l'époque, j'adorais lire des BD.
Longtemps je fus un grand lecteur de bandes dessinées. Elles ont bercé mon enfance et mon adolescence.
Aujourd'hui, je préfère les romans aux BD, Dürrenmatt à Hergé. Mais, cela ne veut pas dire pour autant que je n'en lis plus. Point du tout ! Récemment par exemple, j'ai commencé à lire le dernier tome des aventures d'Astérix le Gaulois. Et ce fut un régal ! On ne perd jamais son âme d'enfant (du moins je l'espère...).
Et, l'été dernier, j'ai aussi lu plusieurs BD, plusieurs aventures du journaliste Guy Lefranc dessinées par un certain Jacques Martin.
Entre la rédaction d'un mémoire et la monotonie de la vie
estivale, il me paraissait vitale de m'évader un peu de l'ici et maintenant pour visiter d'autres lieux, d'autres espaces. Pour ce faire, j'ai souvent recours à la lecture de romans. Mais, cette
fois-là, je n'en avais aucunement envie. C'est alors que, flânant dans un hypermarché de la région moulinoise, j'ai trouvé un recueil comprenant trois aventures de Guy Lefranc. Les dessins me
plaisaient, ce que j'avais pu lire dans les bulles me prommettait de belles aventures aux quatre coins de la planète, j'achetais donc ce recueil pour une somme vraiment modique. Et, je ne fus pas
déçu. J'ai dévoré ces aventures. J'adorais la précision des dessins ainsi que la trame des histoires qui faisait de la BD un véritable thriller. D'excellents dessins et de remarquables scénarios
: que demander de plus ? Ainsi, j'ai suivi le journaliste Lefranc en Suisse alors qu'il devait sauver l'humnaité d'un virus mortel. J'ai eu plaisir à aller en Norvège puis aux Etats-Unis pour
voir comment Lefranc allait contrecarrer une menace inflationniste qui pesait sur l'économie américaine. Et puis, j'ai également pu découvrir des lieux de sciences fictions, des sortes de mondes
parrallèles, voire de remonter le cours de l'Histoire. Ou tout simplement, ai-je eu la joie d'assister à la renaissance de la momie bleue en Egypte.Lefranc, c'est l'évasion garanti. Même s'il est vrai qu'il est
agaçant : il sait tout, pratique tous les sports, sait manier toutes les armes, conduire tout ce qui peut être conduit par un homme, a une belle gueule et est un grand blond aux yeux bleus. Un
vrai super héros ! Heureusement que Jean-Jean, le jeune garçon qui accompagne Lefranc, est là. Certes il est très beau, mais, il nous ressemble plus ! Il est beaucoup plus candide, plus
prudent...bref plus "humain"... Et en plus, gage de son caractère plus humain, il peut éprouver des sentiments pour d'autres personnages. Il lui arrive de tomber amoureux de femmes, ce qui n'est
pas le cas de Lefranc. L'univers des aventures de Lefranc est très masculin. Trop masculin. Et aussi trop manichéen. Contexte de la guerre froide oblige, le monde dans lequel évoluent
Lefranc et Jean-Jean est coupé en deux. Eux, ils se trouvent dans le camp des "gentils", le camp américain, tandis que le méchant Borg, qui apparaît dans presque toutes las aventures de
Lefranc (comme Olrik dans celles de Blake et Mortimer), est du côté de ces supposés "horribles" soviétiques. On est avant tout le fils de son époque...Mais, c'est justement grâce à toutes ces particularités, plutôt énervantes, des aventures de Lefranc que l'on aime ces aventures ! Il y a un tel décalage (qu'il soit historique ou caractériel) que l'on se sent partir ailleurs, vers de nouveaux horizons.
But atteint. Merci Jacques Martin.
Je sais déjà que ce soir, de retour chez moi, je vais m'empresser de lire une nouvelle aventure de Guy Lefranc,La grande menace, qui trône depuis des mois dans la bibliothèque de mon spartiate studio estudiantin lyonnais...